La Turquie a accusé dimanche le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d'avoir exécuté 13 de ses ressortissants qu'il retenait en captivité dans le Nord de l'Irak, où Ankara mène une opération contre les rebelles kurdes.
Selon le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, des militaires turcs ont découvert 13 corps sans vie dans une grotte prise après de violents affrontements contre des membres du PKK, un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Les responsables turcs ont déclaré que le système de grottes souterraines, qui avait trois entrées et neuf chambres séparées, était occupé par dix combattants du PKK, dont deux ont été capturés avant que la grotte ne soit prise d'assaut par les troupes turques.
"D'après les premiers éléments dont nous disposons, l'un de nos concitoyens a été tué d'une balle dans l'épaule et les 12 autres ont été tués d'une balle dans la tête", a déclaré M. Akar lors d'un point presse.
Akar a ajouté que leur enlèvement n'avait pas été divulgué auparavant pour des raisons de sécurité.

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a affirmé qu'il s'agissait de civils. Les corps ont été découverts dans la région de Gara, où l'armée turque mène depuis mercredi une opération contre le PKK dans le cadre d'une offensive plus large baptisée "Serre d'Aigle".
Le PKK a confirmé dimanche la mort d'un groupe de prisonniers, présentés comme des membres des forces de sécurité turques, affirmant cependant qu'ils avaient été tués dans des frappes aériennes menées par Ankara. Selon M. Akar, 48 membres du PKK et trois militaires turcs ont été tués depuis le lancement de la dernière opération mercredi.
La Turquie mène régulièrement des attaques dans les zones montagneuses du Nord de l'Irak contre les bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc qui a fait plus de 40.000 morts. (combattants du PKK sur la photo ci-dessous).

Ces opérations suscitent des tensions avec le gouvernement irakien, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan répète à l'envi que son pays entend "s'occuper" du PKK dans le Nord de l'Irak si Bagdad n'est "pas en mesure de le faire". En décembre, M. Erdogan avait appelé l'Irak à intensifier le combat sur son territoire contre le PKK en recevant à Ankara le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.
Carte du mont Gara et répartition des différents groupes de combattants kurdes
