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Les Kurdes qui tiennent le nord-est de la Syrie ne pourront pas détenir indéfiniment les combattants étrangers de l’Etat islamique qu’ils ont faits prisonniers, ont-ils averti jeudi 20 septembre 2018, invitant leurs pays d’origines à prendre le relais.
Quelque 520 jihadistes présumés, près de 550 femmes et environ 1.200 enfants, tous étrangers, sont aux mains des forces kurdes dans le nord-est syrien, selon Abdel Karim Omar, haut responsable en charge des affaires étrangères au sein de l’administration semi-autonome.
Ces étrangers sont originaires de 44 pays. A quelques exceptions près (Russie et Indonésie), rares sont les pays qui ont demandé à récupérer leurs ressortissants jihadistes présumés détenus par les Kurdes syriens, leurs opinions publiques étant souvent hostiles à tout rapatriement.
« Pour nous, c’est beaucoup parce que ces djihadistes sont dangereux et qu’ils ont commis des massacres. Le fait que nous les détenions offre à la communauté internationale l’opportunité de les juger. » « Nous essaierons par le dialogue (…) de les remettre à leurs pays, mais, si nos souhaits ne sont pas exaucés, nous aurons d’autres possibilités », a-t-il ajouté sans plus de précisions.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), mouvement dominé par les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) qui a le soutien des puissances occidentales, ont joué un rôle majeur dans la lutte contre l’Etat islamique en Syrie, notamment pour la reprise de Raqqa, la capitale de son « califat ».
Une Soudanaise de l’EI et son bébé remis aux autorités de son pays
Les autorités semi-autonomes kurdes en Syrie ont livré jeudi une Soudanaise accusée d’appartenance au groupe Etat islamique (EI) et son bébé à un diplomate de son pays.
Cette Soudanaise « a été arrêtée le 10 janvier 2018 pour appartenance à l’organisation terroriste EI », a souligné M. Omar en conférence de presse, sans plus de détails sur son rôle au sein du groupe ni les circonstances de son interpellation. Des responsables des autorités semi-autonomes ont décidé de la remettre à l’ambassade de son pays, a-t-il ajouté. Jeudi, dans la ville de Qamichli (nord-est), la Soudanaise et son bébé d’un mois ont été remis à un diplomate de l’ambassade du Soudan à Damas, a constaté un correspondant de l’AFP.
Autres étrangers détenus par les Kurdes syriens
Deux Américains accusés d’avoir collaboré avec l’EI en Syrie ont été rapatriés aux États-Unis pour y être jugés, a annoncé Washington en juillet. Le 13 septembre, les forces kurdes ont annoncé avoir arrêté un Italien soupçonné d’appartenance à l’EI. Par le passé, des Français mais aussi des Britanniques ont également été arrêtés.
« Nous ne jugerons aucun (combattant) de l’EI », a martelé M. Omar, affirmant faire « pression sur les gouvernements (étrangers) pour qu’ils accomplissent leurs devoirs en reprenant leurs citoyens ».