Des centaines de signataires, dont des prix Nobel, ont exhorté jeudi 27 janvier 2022 dans une lettre ouverte le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à lancer une enquête internationale sur le massacre de milliers de prisonniers politiques en Iran en 1988.
"Nous croyons qu'il est plus que temps pour le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme d'enquêter sur le massacre de 1988", écrivent les signataires, dont des organisations, d'anciens responsables politiques et de l'ONU, d'anciens magistrats et juristes éminents, ainsi que des lauréats du prix Nobel comme l'ex-président du Timor oriental José Ramos-Horta.
Désignant le président ultra-conservateur Ebrahim Raïssi (photo de gauche) et le chef de l'Autorité judiciaire Gholamhossein Mohseni Ejeï (photo de droite), ils déplorent que "les responsables continuent de jouir de l'impunité", dans cette lettre coordonnée par l'association "Justice for the Victims of the 1988 Massacre in Iran" (JVMI), basée à Londres. Ils disent craindre que cela n'"encourage les autorités iraniennes à commettre d'autres atrocités contre des dissidents et des prisonniers politiques".
Selon des militants des droits de l'Homme, des milliers de personnes, dont des sympathisants ou membres des Moudjahidine du peuple, des détenus marxistes ou de gauche, ont été tuées dans des prisons en Iran, sans procès, sur ordre du Guide suprême de l'époque, l'ayatollah Khomeiny. Le président Ebrahim Raïssi a été accusé par Amnesty International d'avoir été membre d'une "Commission de la mort" à l'origine des exécutions, à l'époque où il était procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
"Des milliers de prisonniers politiques qui ont refusé d'abandonner leurs croyances ont été exécutés", est-il écrit dans la lettre ouverte. "Les victimes ont été enterrées dans des fosses communes éparpillées à travers le pays".
En octobre dernier, un groupe d'opposants iraniens en exil, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), avait porté plainte auprès de la police écossaise pour génocide et violations des droits humains contre le président iranien Ebrahim Raïssi. Le CNRI, interdit en Iran, est la vitrine politique des Moudjahidine du peuple (MEK en persan), groupe d'opposition armé au pouvoir islamique et qualifié de "secte terroriste" par Téhéran.
M. Raïssi, qui a nié avoir été impliqué dans ces exécutions, figure sur la liste noire des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité de graves violations des droits humains".
Dernière info : Les Moudjahidines du Peuple (MEK) lancent une cyber attaque contre l'Iran
Les Moudjahidines du Peuple (MEK) ont piraté le réseau de télévision d'État iranien One (IRTV1) et les chaînes de radio Quran, Javan, Payam. Les Moudjahidines du Peuple ont diffusé sur IRTV1 le discours de Masoud Radjavi, chef du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) et des photos des dirigeants du MEK. On pouvait également entendre la voix d'un homme scandant "Mort à Khamenei !"
L'adjoint de l'IRIB, la Radio-télévision de la République islamique d'Iran, a qualifié le piratage d'"opérations compliquées" menées via "des portes dérobées qu'ils avaient intégrées dans les systèmes". Le piratage aurait duré environ 10 secondes selon la télévision iranienne. Vidéo.