Vendredi 28 janvier 2022, l'Armée nationale libyenne (ANL), fidèle au maréchal Haftar, a annoncé avoir neutralisé un rassemblement de combattants de l'Etat islamique près de la ville de Qatroun, dans le sud de la Libye.
L'ANL a lancé une opération à grande échelle dans la périphérie sud de Qatroun, située à quelque 200 kilomètres de la frontière avec le Niger et le Tchad, après avoir détecté des mouvements de l'Etat islamique autour du mont Asida.
Le directeur du Département de l'orientation morale de l'Armée Nationale Libyenne, le général de division Khaled al-Mahjoub, a expliqué que ces affrontements avaient éclaté après que certaines patrouilles des Forces d'opérations du Sud (SOF) eurent identifié un mouvement de véhicules au sud d'al-Qatrun, à un endroit où elles soupçonnaient qu'un groupe de jihadistes se cachait. Un véhicule de combat et diverses munitions y avaient été saisis auparavant. Al-Mahjoub a émis l'hypothèse que ce groupe est lié au chef fugitif de l'État islamique, Moataz Ahmed, récemment repéré dans la ville de Murzuq, également dans le sud du pays.
Plusieurs unités de l'ANL, dont la brigade Tariq bin Ziyad, la 73e brigade d'infanterie et le 128e bataillon militaire, ont pris part à l'opération. Les avions de combat de l'armée de l'air libyenne ont fourni un appui aérien rapproché aux troupes de l'ANL progressant au sol.
Selon Sky News Arabia, l'ANL a tué 24 membres de l'Etat islamique au cours de l'opération. Trois des jihadistes se sont fait exploser, probablement pour éviter d'être capturés. Les pertes de l'armée seraient de quatre soldats de l'ANL.
À la lumière de ces événements, le conseil municipal du Fezzan a mis en garde contre le regain d'activité des groupes jihadistes dans le sud, signalant que « la question de la lutte contre le terrorisme dans la région sud doit être prise au sérieux ». Le Conseil estime que le Fezzan est désormais hors du contrôle de l'État libyen, principalement en raison du faible soutien apporté aux forces armées locales. Par conséquent, le Conseil a appelé le Gouvernement d'Accord National (GNA), les Nations Unies et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités et à apporter un soutien concret.
Dans le communiqué, le Conseil a également expliqué que les territoires du Fezzan, étant très étendus, partagent des frontières avec divers pays, tels que l'Algérie, le Niger et le Tchad allant d'ouest en est. Ces zones - où se trouve le "Passo del Salvador", une zone de transit non officielle utilisée par des réseaux criminels et des organisations terroristes, sont frontalières avec la Libye, l'Algérie et le Niger. Les attaques des jihadistes liés à l'Etat islamique ont été signalées contre les forces de ces États stationnées dans ces secteurs pour défendre les frontières.
L'ANL basée à Benghazi, dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, est en fait la seule force clé qui combat sérieusement les restes de l'Etat islamique en Libye. Les forces fidèles au Gouvernement d'Accord National (GNA), concentrées principalement dans la capitale, Tripoli, ne mènent aucune action contre le groupe jihadiste.
L'ANL mène régulièrement des opérations de ratissage dans le sud du pays fin de tenir l'Etat islamique à distance. Mais, les islamistes parviennent de temps à autre à lancer des attaques.