Des milliers de Syriens, dont des familles de jihadistes de l'Etat islamique (Daech), vont être libérés du camp surpeuplé d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, ont annoncé lundi les autorités locales kurdes.
Ces derniers mois, plusieurs ONG ont tiré la sonnette d'alarme sur les conditions de vie et le manque de soins médicaux dans le camp d'al-Hol, où vivent dans le plus grand dénuement 64.377 personnes, selon des données de l'ONU. Parmi eux, environ 24.300 Syriens, des milliers d'Irakiens, mais également d'autres étrangers et des enfants. Certains sont des déplacés ayant fui les combats des forces kurdes contre l'Etat islamique et n'ayant nulle part où aller, d'autres sont des proches de jihadistes.
Le 6 août, les premiers cas de coronavirus ont été rapportés à al-Hol. Depuis, deux résidents du camp ont contracté le virus, ainsi que vingt travailleurs, principalement des soignants, selon un rapport onusien daté de fin septembre.
"Les Syriens vont quitter le camp d'al-Hol et seuls les étrangers vont y rester", a indiqué à l'AFP Riyad Derar, coprésident du Conseil démocratique syrien, la vitrine politique de la coalition militaire dominée par les Kurdes qui contrôlent le nord-est de la Syrie. "Les familles syriennes des combattants de l'Etat islamique seront également libérées", a-t-il ajouté sans fournir de détails sur le mécanisme ou le calendrier de l'initiative, en cours de discussions. Les combattants, en prison, ne sont pas concernés. M. Derar a précisé que les Irakiens sont autorisés à partir s'ils le souhaitent, mais nombreux sont ceux qui préfèrent rester, craignant la prison en Irak pour leurs liens présumés avec l'Etat islamique.
Le camp d'al-Hol a connu ces derniers mois plusieurs incidents sécuritaires impliquant des partisans de l'Etat islamique, dont des tentatives d'évasion, des assassinats de personnes en voie de déradicalisation et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.
Ces derniers mois, les autorités kurdes avaient déjà commencé à libérer des familles syriennes à l'issue de médiations avec des chefs tribaux. Depuis l'été 2019, quelque 4.345 Syriens ont ainsi quitté al-Hol, selon l'ONU.