Le leader d'el-Qaëda dans la Péninsule arabique (AQPA) n'a pas été capturé comme l'avait annoncé l'ONU. Il est toujours actif ont affirmé jeudi le SITE Intelligence Group, et deux chefs de tribus, se basant sur une vidéo récente.
Khalid Batarfi, dit Abou Miqdad el-Kindi et chef depuis environ un an de cette branche d'el-Qaëda considérée comme particulièrement dangereuse, fait état dans cette vidéo publiée mercredi de l'attaque des partisans de Donald Trump contre le Capitole intervenue le mois dernier. Sur ces images d'une durée d'une vingtaine de minutes, Batarfi affirme, faisant référence aux Etats-Unis, que l'attaque contre le Congrès par les partisans de l'ex-président américain n'est que "la pointe de l'iceberg de ce qui les attend, si Dieu le veut".
Un rapport rendu au Conseil de sécurité des Nations unies la semaine dernière affirmait que Khalid Batarfi "avait été arrêté en octobre au cours d'une opération à Gheïda (province de Mahra), qui aaurait également entraîné le décès du commandant en second, Saad Atef el-Aoulaqi". Le document ne précisait pas par qui Batarfi avait été capturé, ni ce qu'il était devenu depuis. Mais selon deux chefs de tribus dans la région d'Al-Bayda au centre du Yémen où el-Qaëda est actif, il est fort probable que la personne arrêtée selon l'ONU soit un autre membre du groupe jihadiste.
el-Qaëda dans la Pénisule arabique (AQPA) avait affirmé avoir nommé Batarfi, que l'on suppose âgé d'une quarantaine d'années, à sa tête en février 2020 après la mort de son prédécesseur Qassem al-Rimi suite à une frappe aérienne américaine au Yémen.
Branche la plus dangereuse
Batarfi, considéré comme un terroriste international par les Etats-Unis depuis 2018, est apparu à de nombreuses reprises dans des vidéos, selon le SITE Intelligence Group, un groupe d'études sur les groupes extrémistes.
Créée en 2009, AQPA est considérée par les Etats-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau jihadiste. Elle a profité du chaos entraîné par la guerre en cours depuis 2014 au Yémen entre rebelles chiites Houthis et pouvoir pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du pays. L'organisation a mené ces dernières années des attaques au Yémen tant contre les rebelles Houthis que contre les forces gouvernementales.
AQPA a aussi revendiqué des attaques aux Etats-Unis et en Europe, notamment celle du siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris en 2015, qui avait fait 12 morts, et une fusillade qui avait fait trois morts en 2019 sur une base aéronavale américaine en Floride.
Depuis 2017, les Etats-Unis ont intensifié les attaques contre ce groupe. Selon des experts, le réseau a perdu aujourd'hui de son influence. Le conseiller à la sécurité nationale du président Biden a toutefois précisé que l'armée américaine allait continuer ses opérations ciblées contre AQPA au Yémen.