Un manifestant libanais, blessé par balle mercredi lors des protestations violentes à Tripoli, est décédé jeudi soir.
La victime s'appelait Oussama Ghemraoui et était originaire du quartier de Bab el-Tebbané. Il s'agit du deuxième manifestant décédé des suites de ses blessures par balles, après le décès ce matin d'un autre protestataire, Omar Tayba, 29 ans.
Pour le quatrième jour consécutif, Tripoli, cité la plus pauvre du Liban, était le théâtre de violents affrontements entre manifestants, qui protestaient contre les restrictions sanitaires et leurs difficiles conditions de vie, et les forces de l'ordre. Ces violences, quasi-interrompues depuis lundi, ont fait plus de 300 blessés depuis le début de la semaine. Avec plus de la moitié de ses habitants vivant sous le seuil de pauvreté, Tripoli était l'un des épicentres du mouvement de contestation sans précédent déclenché en octobre 2019 à travers le pays contre une classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence.
Des maisons de responsables libanais prises pour cible par les manifestants
Des foules en colère se sont rassemblées jeudi devant les résidences à Tripoli de personnalités politiques influentes du Liban, incendiant des bennes à ordures et brisant des caméras de surveillance, au quatrième jour de manifestations contre la gestion de la pandémie de coronavirus.
"Nous voulons incendier leur maison comme ils nous ont brûlé le coeur", a dit à l'AFP Omar Qarhani, père de six enfants. "Ils ont fait honte à cette ville", ajoute ce chômeur de 42 ans, en référence aux dirigeants politiques.
Les manifestants ont également jeté en fin de journée des cocktails molotov dans les locaux de la mairie de la ville, provoquant un violent incendie, selon l'agence de presse nationale.
Le Liban connaît sa pire crise économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), aggravée par la pandémie de coronavirus qui a entraîné des segments entiers de la population dans la précarité.