Lundi 1er août, l'Arménie a signalé le mouvement d'unités militaires azerbaïdjanaises sur la ligne de contact au Haut-Karabakh et le bombardement de positions arméniennes.
Le Ministère de la défense de l'Artsakh (Haut-Karabakh) a signalé que les forces armées azerbaïdjanaises avaient tiré simultanément sur plusieurs villages de la république.
Le 1er août, à partir de 9 heures du matin, des unités azerbaïdjanaises ont eu recours à des provocations sur un certain nombre de sections des frontières nord et nord-ouest de la République d'Artsakh, tentant de franchir la ligne de contact, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Aucune perte du côté arménien n'a été signalée.
Le 31 juillet , l'Azerbaïdjan avait accusé l'Arménie d'avoir attaqué ses positions militaires dans la région contestée du Haut-Karabakh.
Dans un communiqué, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré que les forces arméniennes avaient ouvert le feu sur ses positions à Gadabay, Kalbajar et Khojavend. Le ministère n'a pas signalé de victimes ou de pertes matérielles à la suite de la prétendue attaque arménienne.
Des troupes azerbaïdjanaises ont été repérées se dirigeant vers la zone de conflit.
Casques-bleus russes
Des centaines de casques bleus russes sont actuellement déployés dans le Haut-Karabakh pour faire respecter un accord de cessez-le-feu qui a été conclu après l'offensive azerbaïdjanaise à grande échelle contre les forces arméniennes dans la région en 2020. Au cours de l'offensive, qui a coûté la vie à quelque 7 000 soldats et civils de des deux côtés, une grande partie de la région est passée sous le contrôle de l'Azerbaïdjan.
La situation au Haut-Karabakh était stable depuis mars, après qu'une série de frappes azerbaïdjanaises avait coûté la vie à trois soldats arméniens.
Des entretiens avaient pourtant eu lieu entre le secrétaire d'État américain et les dirigeants des parties au conflit peu de temps auparavant
Le 25 juillet, le secrétaire d'État américain Anthony Blinken avait discuté de la situation au Haut-Karabakh avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. Les pourparlers avaient eu lieu séparément. Blinken aurait exhorté les deux parties à rechercher la paix et à poursuivre leur dialogue.
Le secrétaire d'État américain a souligné le rôle important de l'UE dans la résolution du conflit et a déclaré que les États-Unis étaient prêts à soutenir la paix à long terme.
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Ceyhun Bayramov et la sous-secrétaire d'État américaine aux Affaires européennes et eurasiennes Karen Donfried ont également eu des entretiens le 1er août. Ils ont échangé leurs points de vue sur la situation actuelle concernant la normalisation post-conflit des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Bayramov a affirmé que l'Azerbaïdjan était prête à assurer la paix et le progrès dans la région, ajoutant que les parties devaient remplir pleinement leurs obligations. À cet égard, il a affirmé que contrairement aux engagements stipulés dans la déclaration trilatérale du 10 novembre 2020, les forces armées arméniennes ne se sont pas entièrement retirées du territoire de l'Azerbaïdjan.
Une reprise des affrontements qui pose question
Bakou pourrait vouloir déstabiliser la situation dans le Haut-Karabakh sécurisée par les forces de maintien de la paix russes à la mi-août, à un moment où on s'attend à ce que l'armée russe soit confrontée à la grande offensive attendue des forces armées ukrainiennes dans les régions de l'est de l'Ukraine. En accusant l'Arménie de violer le cessez-le-feu au Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan, qui bénéficie du soutien et des encouragements d'Ankara, essaie visiblement de profiter du fait que l'armée russe est embourbée dans son "opération spéciale" en Ukraine pour reprendre ses opérations militaires et prendre le contrôle de la totalité du Haut-Karabakh.
On ne peut s'empêcher de rapprocher ce qui se passe dans le Haut-Karabakh avec la brusque tentative de déstabilisation dans le Kosovo où Moscou soutient Belgrade, son principal allié en Europe de l'Est.