Chant iranien en mémoire à Souleimani et Muhandis
Un chant iranien en farsi, hébreu et arabe pour l'anniversaire de l'assassinat de Souleimani et Al-Muhandis. Vidéo
Le procureur général de Téhéran, Ali Al-Qassi Mehr, a accusé la société britannique G4S, responsable de la sécurité de l'aéroport de Bagdad, d'être impliquée dans l'assassinat de Qassem Soleimani. Le procureur a fait cette déclaration lors d'une séance de suivi juridique et judiciaire du dossier de l'assassinat de Qassem Soleimani et d'Abu Mahdi a-Muhandis. Le juge en chef Ibrahim Raisi et les responsables des agences judiciaires, militaires, de sécurité, de renseignement et politiques participaient à la réunion. la compagnie britannique est accusée par la justice iranienne d'avoir communiqué à l'armée américaine en Iraq la des informations sur l'arrivée de l'avion transportant Qassem Soleimani. Le procureur a également accusé l'Allemagne d'être impliquée dans l'assassinat de Soleimani. La base de l’armée de l’air américaine en Allemagne était chargée de diriger l’avion, qui a ciblé le convoi de Soleimani et a fourni des informations et des données aéronautiques aux forces américaines. Le procureur général a confirmé que les autorités iraniennes s’employaient à poursuivre la société britannique chargée de la sécurité de l’aéroport de Bagdad. Il a ajouté: "L'identité de 45 personnalités américaines responsables de l'assassinat de Soleimani a été identifiée et nous avons soumis un ordre de les convoquer à la police internationale Interpol.".
Plusieurs centaines de partisans du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iraniens désormais intégrée aux forces irakiennes, ont incendié samedi 17 octobre le siège du parti au pouvoir au Kurdistan après des critiques formulées par l'un de ses cadres, a constaté un photographe de l'AFP.
La foule a saccagé l'imposant bâtiment du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK, du leader kurde Massoud Barzani) dans le centre de Bagdad, avant de l'incendier en dépit d'un déploiement policier important. Au milieu d'imposantes colonnes de fumée noire, les manifestants brandissaient des drapeaux du Hachd ainsi que des portraits du général iranien Qassem Soleimani et de l'ancien commandant du Hachd Abou Mehdi al-Mouhandis, tous deux assassinés par Washington au début de l'année. Ils ont brûlé le drapeau kurde ainsi que des portraits de Massoud Barzani.
Le président du Kurdistan autonome, Netchirvan Barzani, a dénoncé "un groupe de hors-la-loi" ayant "hissé le drapeau du Hachd" au-dessus du QG du PDK. "Nous condamnons cette attaque qui relève d'actes de sabotage", a-t-il ajouté, appelant Bagdad à enquêter et juger les responsables. De son côté, Massoud Barzani, président du PDK, a dénoncé "une insulte au drapeau sacré du Kurdistan" et exhorté les autorités centrales à "prendre les mesures nécessaires".
Hoshyar Zebari, ancien ministre irakien des Affaires étrangères et haut cadre du PDK, avait estimé il y a deux semaines que "la mission première du nouveau gouvernement est de nettoyer la Zone Verte (où siègent les autorités irakiennes et l'ambassade américaine,) de la présence milicienne du Hachd". Il a ensuite qualifié le Hachd de "force hors-la-loi", alors que ce dernier ne cesse de souligner qu'il a été intégré aux forces régulières après avoir combattu aux côtés de l'Etat et de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI).
Interrogée par l'AFP, la cheffe du groupe parlementaire du PDK à Bagdad, Vian Sabry, a accusé "des groupes indisciplinés d'être derrière" l'attaque, se refusant à nommer les auteurs. Le 1er octobre, le service du contre-terrorisme du Kurdistan avait, pour la première fois, accusé nommément le Hachd d'avoir tiré des roquettes ayant visé l'aéroport d'Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, où sont stationnés des soldats américains. Fin août, une foule avait pris d'assaut et incendié une chaîne de télévision appartenant à un politicien sunnite pour avoir diffusé un programme festif le jour du deuil chiite d'Achoura.